BIGNONA
LES PAYSANS PLAIDENT POUR UNE REELLE MECANISATION DU SECTEUR
Le retour normal du cycle de la pluviométrie redonne espoir aux paysans de Bignona, ces derniers veulent travailler sur de grandes superficies, mais manquent de moyens logistiques modernes.
A Oulampane, commune rurale du département de Bignona, l’agriculture constitue une importante source de revenue pour la plupart des ménages. Ici, chaque année, de vastes superficies, sont exploitées avec les moyens du bord : des charrues à attraction animale. « Je travaille sur ce champs depuis plus de cinq ans maintenant et j’utilise les bœufs pour labourer», explique Babaly Diédhiou 64 ans. Son champ qui s’étend sur 20 hectares est le plus large de la zone. « Il est assimilable à celui des gros producteurs du bassin arachidier (le centre du Sénégal) », estime, le ministre de l’agriculture, Moussa Baldé. Mais le paysan qui envisage d’augmenter son domaine, fait des pieds et des mains pour mécaniser son activité. Ce même défi de modernisation, les riziculteurs des villages de Tendouck et Boutégol (deux villages de l’ethnie diola du Blouf dans Bignona) envisagent de le matérialiser. Ils ont repris en 2020 l’exploitation d’une vallée de 70 hectares, abandonnés, dans les années 2000, à la suite de la rupture diplomatique entre le Sénégal et ses partenaires taiwanais. Les dernières récoltes ont fournis 7 tonnes de riz en 2020.
Elles ont été commercialisées au niveau local», déclare Insa Diatta, président de ladite Vallée. Aujourd’hui, cette réussite suscite une ruée des foyers vers ces exploitations. Le comité formé par les deux villages : Tendouck et Boutégol, décide de rajouter 20 autres hectares afin de octroyer des périmètres aux nouveaux demandeurs. Ils sollicitent des tracteurs, pulvérisateurs, mini rizerie, motoculteur déssoucheuses, moissonneuses batteuses. Une logistique qui permet d’atteindre l’autosuffisance en riz dans cette contrée. Dans le cadre du Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaines de valeur (Proval CV), financé par la Banque africaine de développement (BAD), «10 tracteurs, 30 motoculteurs sont mis à la disposition des producteurs». Ces engins doivent permettre de labourer 13 vallées en cours d’aménagement dans la région, soit 4076 hectares. Mais Abdoulaye Diédhiou, maire de la commune rurale de Coubalan dans le Kalounayes, prévient : « des moissonneuses batteuses doivent être mises à la disposition des producteurs afin de faire face aux futures abondantes récoltes».
Joachim Manga